🔍 Le statut d’intermittent du spectacle : définition claire
L’État a créé le régime de l’intermittence pour répondre à la spécificité des métiers du spectacle : activité irrégulière, mais récurrente, alternant périodes d’emploi et périodes sans contrat. Il permet aux professionnels du secteur culturel (artistes et techniciens) de bénéficier de droits à l’assurance chômage entre deux missions, à condition de justifier d’un certain volume d’activité.
Concrètement, l’intermittence n’est pas un contrat de travail, mais un statut lié à l’indemnisation chômage spécifique, encadré par France Travail (ex-Pôle emploi) via les annexes 8 et 10 de la convention d’assurance chômage.
Découvrez dans cet article comment devenir intermittent du spectacle 👇
🧩 Les 2 grandes catégories d’intermittents (annexes 8 & 10)
Ce régime comprend deux volets distincts :
- Annexe 10 ➜ concerne les artistes interprètes (comédiens, musiciens, danseurs, etc.) rémunérés au cachet.
- Annexe 8 ➜ concerne les techniciens et ouvriers du spectacle (régisseurs, cadreurs, monteurs, etc.) rémunérés à l’heure.
📌 Pour découvrir tous les métiers éligibles, consultez notre liste exhaustive des métiers d’intermittent du spectacle.
✅ Conditions pour accéder au statut d’intermittent du spectacle
1. Travailler au moins 507 heures en 12 mois
Pour obtenir le statut, vous devez justifier d’au moins 507 heures de travail sur une période de 12 mois glissants (calculée en jours calendaires). Ces heures doivent être effectuées dans un cadre légal : contrats CDDU, cachets, heures assimilées (comme certaines formations).
Pour les artistes, chaque cachet est compté comme 12 heures. Exemple : 43 cachets = 516 heures = seuil atteint.
2. Cas particuliers : primo-entrants, artistes étrangers
Les primo-entrants (nouveaux dans le secteur) bénéficient d’un accompagnement spécifique. Les artistes étrangers résidant en France peuvent aussi prétendre au statut s’ils remplissent les conditions légales, dont l’inscription à France Travail et la régularité de séjour.
3. Conditions personnelles
- Vous devez être inscrit comme demandeur d’emploi à France Travail.
- Avoir moins de 67 ans
- Être physiquement apte à l’emploi
- Résider en France (ou dans certains cas, DOM-TOM ou pays européens)
- Ne pas avoir quitté volontairement un emploi sans motif légitime (sauf exceptions avec 455 heures reconstituées)
4. Démission, rupture, cumul
Si vous démissionnez d’un poste stable pour vous lancer dans le spectacle, vous devrez prouver une activité suffisante post-démission (au moins 455 h) pour ouvrir des droits.
Le cumul avec une auto-entreprise est possible uniquement si l’activité diffère de votre fonction intermittente. Par exemple : un musicien intermittent peut être graphiste en auto-entreprise, mais pas professeur de musique.
📋 Les étapes pour devenir intermittent
Étape 1 : Accumuler les heures
Commencez par obtenir des contrats dans le spectacle vivant ou l’audiovisuel. Chaque heure travaillée compte si elle figure dans une AEM (Attestation Employeur Mensuelle) déclarée.
Vous pouvez aussi anticiper et compléter vos heures grâce à des formations assimilées à des heures de travail (voir plus bas).
Étape 2 : S’inscrire à France Travail Spectacle
Rendez-vous sur le site francetravail.fr pour créer votre dossier. Précisez votre domaine d’activité et joignez toutes vos AEM, bulletins de paie, justificatifs de domicile, pièce d’identité, etc.
Étape 3 : Choisir la bonne date d’inscription
❗ Attention : la date d’inscription est cruciale. Si vous vous inscrivez avant la fin de votre dernier contrat, France Travail peut vous orienter vers le régime général au lieu de l’intermittence.
📌 Conseil : attendez 24 à 48h après la fin du dernier contrat servant au calcul de vos droits.
Étape 4 : Envoyer les justificatifs
L’employeur envoie normalement les AEM, mais vous pouvez aussi les téléverser vous-même si besoin. Joignez :
- Contrats de travail
- Bulletins de paie
- Relevés d’heures (le cas échéant)
- Attestations de formation (si heures assimilées)
📚 Comment prouver ses heures et comprendre les équivalences
Le cachet = 12 heures
C’est la base du calcul pour les artistes de l’annexe 10. Attention : certains cachets ne sont pas comptabilisés s’ils ne relèvent pas du spectacle (par ex. animation commerciale, tournage hors champ artistique).
Formations assimilables à des heures
Certaines formations peuvent compter comme des heures travaillées. C’est le cas si :
- L’AFDAS reconnaît cette formation comme éligible.
- L’organisme est Qualiopi, comme Artiscom Formation
- Elle correspond aux métiers du spectacle (artistique ou technique)
🟢 France Travail assimile ces heures à des cachets.
Contrats CDDU vs CDI
- Seuls les CDDU (contrats à durée déterminée d’usage) comptent pour l’intermittence.
- Le CDI intermittent est un contrat spécifique et rare, avec des règles de cumul complexes.
📉 Droits, allocations et maintien du statut
Durée d’indemnisation et renouvellement
Une fois admis au statut d’intermittent du spectacle, vous bénéficiez d’une indemnisation spécifique sur 12 mois, renouvelable si vous réalisez à nouveau 507 heures sur cette période. Le montant de vos allocations dépend de votre salaire journalier de référence, calculé à partir de vos contrats.
Droit d’option : choisir ses droits les plus favorables
Si vous êtes éligible à deux types d’allocations (régime général ou intermittence), vous avez le droit de choisir celui qui vous est le plus favorable. Cette option est définitive pour la durée des droits.
Clause de rattrapage
Vous n’avez pas atteint les 507 heures ? Pas de panique. Vous pouvez bénéficier d’une clause de rattrapage si vous justifiez de :
- Au moins 338 heures dans les 12 mois précédents
- Avoir déjà ouvert des droits en tant qu’intermittent précédemment
Elle permet une indemnisation temporaire en attendant de reconstituer vos droits.
💡 Bonnes pratiques & erreurs à éviter
Ne pas s’inscrire trop tôt
S’inscrire à France Travail avant la fin du contrat utilisé pour calculer vos droits peut entraîner une ouverture au régime général, inadapté aux intermittents. Patientez 24-48 h.
Garder tous ses justificatifs
Les bulletins de paie, contrats, attestations employeurs et preuves de formation sont indispensables. Pensez à tout numériser et classer.
Ne pas cumuler micro-entreprise et activité artistique identique
Un intermittent n’a pas le droit de facturer via une auto-entreprise une activité pour laquelle il perçoit une indemnisation. Par exemple, un comédien ne peut pas facturer des prestations de théâtre via un statut freelance.
📌 Formations professionnelles & assimilation des heures
Formations assimilables à des cachets
Selon la notice officielle de France Travail, L’AFDAS peut financer certaines formations que France Travail assimile ensuite à des cachets ou à des heures de travail.
Conditions :
- Formation suivie chez un organisme certifié Qualiopi (comme Artiscom)
- Domaine cohérent avec votre activité (théâtre, son, lumière…)
- Délai de carence respecté entre deux périodes indemnisées
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🌍 Intermittents et mobilité internationale
Travailler à l’étranger et valider ses heures
France Travail peut reconnaître les heures effectuées dans l’UE ou dans des pays signataires d’accords, sous certaines conditions.
- Contrats équivalents aux CDDU
- Déclaration auprès de l’organisme équivalent local
- Relevés transmis à France Travail
Partenariats européens
Des dispositifs de coopération culturelle permettent aux intermittents français de travailler à l’international tout en maintenant leurs droits. Il faut cependant anticiper les démarches et vérifier la reconnaissance des heures.
❓ FAQ : Devenir intermittent du spectacle en 2025
1. Peut-on devenir intermittent sans diplôme ?
✅ Oui, l’expérience et les contrats priment. Aucune exigence de diplôme.
2. Est-ce réservé aux jeunes ?
Non, le statut est accessible jusqu’à 67 ans, tant que vous êtes actif et que vous cumulez les heures.
3. Une formation peut-elle aider à devenir intermittent ?
Oui ! Dès lors que l’AFDAS la prend en charge, cette formation peut être assimilée à des heures de travail.
4. Faut-il faire la demande de financement soi-même ?
Chez Artiscom, nous nous occupons de tout : de la demande à la prise en charge AFDAS.
5. Le statut permet-il de cotiser pour la retraite ?
Oui, toutes les heures indemnisées comptent pour la retraite et la sécurité sociale.
6. Est-ce possible de repasser intermittent après une rupture ?
Oui, en reconstituant 507 heures dans les 12 derniers mois, ou via la clause de rattrapage.
